Pour vous, aujourd'hui, il est naturel de commander les plats de votre food truck préféré, tels que des pizzas ou des burgers 🍔, sur Heustach. D'ailleurs, vous trouvez bien pratique et sympathique d'aller ensuite chercher vos produits tout prêts, sur le parking à quelques pas de chez vous. Ce que vous ne savez peut-être pas, c'est que cette version moderne du click and collect est l'héritière d'une longue lignée de marchands ambulants. Les plus anciens, également appelés « colporteurs » exerçaient leur activité à pied, mais l'arrivée sur le marché de véhicules utilitaires a changé la donne en leur permettant d'accroître leur rayon d'action. Aujourd'hui, Heustach vous invite à monter dans sa magnifique 2CV fourgonnette pour un voyage dans le passé.
Pour ceux qui, parmi vous, ont vécu à la campagne dans les années 70 et 80, et même avant, vous avez forcément croisé ces marchands ambulants qui ravitaillaient les régions les plus reculées de France 🇫🇷. Eh oui, je vous parle évidemment « d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître ». Si vous vous reconnaissez dans ces paroles de chanson, vous trouvez peut-être que ce type de service est étrange. En effet, vous avez du mal à vous projeter vu que, chaque jour, vous n'avez qu'à vous rendre au supermarché du coin ou à tapoter sur votre clavier pour faire vos courses. Mais vous devez imaginer qu'au siècle dernier, d'une part, Internet n'existait pas ou, plus précisément, il n'était pas accessible à tous comme aujourd'hui et, d'autre part, que les grandes surfaces étaient beaucoup plus anecdotiques que maintenant. En conséquence, les gens qui vivaient dans des communes rurales dépendaient pour leur ravitaillement de ces commerçants nomades qui avaient besoin d'un véhicule fonctionnel pour transporter leur cargaison. Il fallait donc quelque chose de robuste et avec une charge utile suffisamment importante. C'est là que la 2CV fourgonnette est entrée en jeu. Par ailleurs, si désormais de nombreuses façons de faire les courses ont supplanté ces ancêtres du food truck, ceux-ci n'ont pas totalement disparu de nos régions. En effet, dans certains villages de France, des marchands ambulants viennent encore vendre leurs produits auprès de personnes qui ne peuvent pas se déplacer, comme les seniors par exemple.
Bien sûr, vous connaissez forcément la 2CV, ou la « deux ch'vaux » ou carrément la « deuche » ! Cette voiture emblématique, qui fait véritablement partie des symboles de la France à travers le monde, a rencontré un immense succès durant près de 40 ans. À partir de 1951, le constructeur Citroën a la bonne idée de sortir une version fourgonnette qui va notamment faire le bonheur des professionnels. Histoire de vous faire un petit récap' de son évolution, voici quelques-unes des grandes étapes qu'a subies ce véhicule :
Jusqu'à 1956, les premiers modèles de cette automobile sont dits de type « AU » (« A » pour le type A de la 2CV et « U » pour utilitaire). Ils développent 9 chevaux et possèdent la particularité d'avoir les portières qui s'ouvrent vers l'arrière.
Le type AZU apparaît dès 1954 (et sera fabriqué jusqu'en 1977) pour remplacer peu à peu son homologue précédent dont le principal défaut résidait dans un moteur manquant de puissance. L'AZU propose donc 12 chevaux et peut transporter 250 kilos de charge utile. Elle bénéficie aussi d'un léger relooking avec, entre autres, des feux supplémentaires et une calandre moins imposante. En 1964, les portières vont enfin s'ouvrir « dans le bon sens », de manière à coller aux exigences des normes de sécurité. Ces petites 2CV fourgonnettes vont être employées par des administrations françaises, comme EDF et la Poste. Les agents du service public vont ainsi pouvoir, grâce à elles, arpenter par tous les temps des chemins souvent très dégradés.
Dès 1963, face à la concurrence du nouvel utilitaire de chez Renault, Citroën riposte avec sa 2CV fourgonnette de type AK 350. Cette version étant plus longue, elle offre 350 kg de charge utile avec un moteur de 22 chevaux.
La dernière évolution notable de la 2CV fourgonnette correspond au type AK 400. Elle propose alors 400 kg de charge utile et ses 35 chevaux lui permettent d'atteindre la vitesse de 100km/h ! (Non, non ! Ne souriez pas, fous du volant actuels qui me lisez, car nous on trouve que pour l'époque, c'était top !) Sa production va cesser en 1978, pour faire définitivement place à l'Acadiane.
L'ancêtre du food truck, tel qu'on le connaît aujourd'hui, roulait donc, entre autres, en 2CV fourgonnette. Il faut avoir à l'idée que dans la seconde partie du XXe siècle, dans de nombreux petites villes et villages, le marchand ambulant était souvent la seule façon d'accéder à certains ingrédients de base. Ces derniers étaient de première importance, pour ne pas dire vitaux, puisqu'ils allaient ensuite être utilisés pour servir de nourriture à l'ensemble de la famille. Il est évident que ce professionnel ne vendait donc pas de hamburgers ou des plats de restauration rapide. Concrètement, vous pouviez voir arriver dans votre rue un camion boulanger, le jour suivant, un boucher et le surlendemain, un épicier, par exemple. Certains commerçants fournissaient aussi un peu de tout, mais essentiellement de l'alimentaire et ils se signalaient généralement avec un coup de klaxon reconnaissable entre tous. Enfin, sur la côte et dans certains quartiers du sud de la France, les marchands de glace en 2CV fourgonnette faisaient le plaisir des petits et des grands gourmands en proposant leurs délices rafraîchissants à leurs clients. Exit le coup de klaxon, ils annonçaient (et annoncent encore) leur présence au son de notes légères et fort identifiables qui rappellent un peu celles d'une boîte à musique.
Il faut garder à l'esprit que ces commerçants qui appartenaient à une période pas si éloignée que ça, au final, finissaient par connaître tout le monde dans tous les lieux où ils s'arrêtaient. De plus, ils étaient capables d'identifier les besoins des uns et des autres avec précision. En conséquence, ils étaient très appréciés et considérés comme indispensables à la communauté, tissant déjà à l'époque un lien social indéniable entre les villageois et les villes alentour. Bref, ils faisaient partie intégrante de la vie rurale. C'était aussi pour eux une façon de résister à la suprématie des grandes surfaces qui commençaient à grignoter (pour ne pas dire « dévorer ») des parts de marché. En effet, souvent, le marchand ambulant possédait un magasin physique dans un bourg d'où il démarrait ses tournées et ces dernières lui permettaient de toucher une clientèle plus large.
Entre les amateurs de voitures anciennes et les entrepreneurs qui veulent se démarquer du look classique du camion-restaurant à la mode, le lien s'est fait naturellement. Cela explique qu'en parcourant les routes de France et d'Europe, vous pouvez croiser ces propriétaires de restaurants nomades et souvent hauts en couleur. En effet, ceux-ci revendiquent le droit de faire découvrir leurs recettes modernes dans un véhicule qui date du siècle dernier. On pourrait parler du mariage réussi de l'ancien et du bon goût, en quelque sorte. À l'heure des voitures électriques et de la recherche incessante de confort, avec la clim' évidemment, la 2CV fourgonnette fait un peu figure d'extra-terrestre, pour ne pas dire d'antiquité. Cependant, elle a au moins le mérite de ne pas se fondre dans la masse. Et pour le marketing, c'est plutôt un effet recherché.
Heustach en a croisé, des drôles de commerçants entre passé et avenir, comme en Normandie, par exemple. Au pays du camembert et des moutons de prés salés, vous pouvez siroter votre expresso en admirant le mont Saint-Michel grâce à l'idée originale d'un australien qui a transformé sa 2CV fourgonnette en café ambulant. D'ailleurs, le petit noir a également inspiré une équipe de baristas passionnés qui ont créé leur brûlerie itinérante sur Paris. En plus de présenter un large choix de boissons chaudes, ce concept novateur s'invite lors de tous types d'événements professionnels ou privés. En Haute-Marne, c'est le food truck barbecue qui a germé dans l'esprit inventif d'un cuisinier. Celui-ci a envie de proposer ses propres recettes au fil des rencontres et dans les rues de son département natal. Et l'on peut aisément concevoir que ces quelques exemples de travailleurs férus d'art culinaire sont loin d'être les seuls. Ils sont probablement plus nombreux à sillonner ainsi notre beau pays au volant de la voiture mythique en vendant leurs frites, leurs sandwichs ou, soyons déraisonnables, pourquoi pas leur festival de douceurs sucrées et salées.
Alors, comme Heustach aime les rencontres qui sortent du lot, vous imaginez bien qu'il rêve de collaborer avec un ou plusieurs restaurateurs qui roulent en 2CV fourgonnette. Ce sera l'occasion de montrer qu'on peut être un jeune homme de son temps (ou une jeune femme !) et ne pas pour autant renier ses ancêtres. Serez-vous l'un de ceux-là ? Les candidatures sont prêtes ! Et vous savez quoi ? On vous offre l'inscription sur le site… Ah ben mince alors ! Elle est de toute façon gratuite pour tout le monde ! Bon, on réussira bien à trouver quelque chose pour fêter notre partenariat. En tout cas, Heustach a hâte de vous rencontrer, de découvrir votre histoire et de goûter à vos meilleurs plats !