Shrink ou rédu mais toujours flation !

Shrink ou rédu mais toujours flation !

15/05/2024 09:00
Emilie Fiton Chavalle
Les bons plans d'Heustach

Ça râpe un peu la gorge, c’est pas très joli et ça intrigue. Les journalistes et les média le serinaient à longueur de journée il y a encore quelques semaines, comme une alerte aux consommateurs avertis que nous sommes : la Shrinkflation est à l’œuvre ! Shrink pour « rétrécir » et flation pour…inflation. Car c’est bien elle qui est à l’origine de ce phénomène pas très honnête mais bien légal.

Vous l’entendrez ou le lirez sous plusieurs formes : shrinkflation, réduflation, cheapflation et autre « greedflation » sont aujourd’hui une gentille façon de faire peser l’inflation sur le consommateur à doses homéopathiques.

Ça marche comment ?

Subtile mais répandue, la pratique est juteuse pour les industriels de l’agroalimentaire. Contrairement à l'inflation, où les prix des produits augmentent de manière visible, la Shrinkflation est sournoise et discrète. Il s’agit de réduire la quantité ou la taille des produits… tout en maintenant les prix inchangés. Avec l’augmentation des coûts des matières premières et de production, plutôt qu’une répercussion abrupte sur les consommateurs, les entreprises optent pour une délicate petite réduction des portions. Ni vu, ni connu, voilà que je t’embrouille ! On nous prendrait pas un peu pour des lapins de six semaines ?

Un lapin de 6 semaines ?
Un lapin de 6 semaines ?

Si certains industriels font le choix de baisser les quantités, d’autres, plus téméraires sans doute, décident de s’attaquer à la qualité de leurs produits. Ainsi, ils font le choix d’approvisionnements en matières premières moins chères, issues de filières moins qualitatives. On parle alors de cheapflation. Cheap pour « bon marché » et toujours flation, vous avez compris le truc ? Les produits sont toujours affichés au même prix mais de moindre qualité.

Pire encore, d’autres profitent du phénomène d’inflation pour augmenter leurs prix de vente au prétexte qu’« aujourd’hui tout coûte cher ma bonne dame» ! Leurs coûts n’augmentent pas réellement mais leur marge, elle, fait un bond.  On parle alors de greedflation. Greed pour « avidité » et toujours flation.

Des produits alimentaires aux articles ménagers, en passant par les produits de soins, de nombreux secteurs ont recours à cette stratégie pour maintenir leurs marges bénéficiaires. Parfois même, les emballages sont conçus pour dissimuler subtilement la réduction de taille. Finalement, l’inflation c’est pour la pomme du consommateur.

Alors on fait quoi ?

Vous pouvez répéter la question ?
Vous pouvez répéter la question ?

Les associations de consommateurs alertent régulièrement sur le procédé à la limite de la malhonnêteté mais pourtant permis. Elles épinglent même de grandes marques. Face à ces pratiques pour le moins opaques, restons vigilants en examinant attentivement les étiquettes et emballages, en comparant les prix à l’unité et au kilo.

Le mieux reste encore de faire ses courses chez des artisans et producteurs qui, eux, ne peuvent pas recourir à la shrinkflation. En toute transparence, chez un fromager ou un maraîcher les produits sont pesés devant le client, lequel les a choisis en direct. Chez eux, on ne peut ni être déçu par la qualité, ni payer pour maintenir, voire augmenter, la marge des industriels. Bref, on y va en toute confiance.

Finalement, en recourant à ces pratiques, les industriels prennent le risque de perdre définitivement la confiance de leurs clients. A l’heure de la crise agricole et des porte-monnaies en berne il semble que la solution soit toute trouvée : retournons chez nos petits artisans, faisons vivre nos producteurs et régalons nos papilles. En plus, Heustach facilite les choses et permet de gagner du temps avec la commande à emporter !

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