Parlez-vous SIQO ?

Parlez-vous SIQO ?

21/05/2024 15:00
Emilie Fiton Chavalle
Cuisines d'ici ou d'ailleurs

AOP, AOC, Label Rouge et autres IGP, je choisis quoi moi pour mon bœuf bourguignon ? Si les macarons et autres logos colorés qui chamarrent le vin, la viande ou le fromage ont de quoi nous faire tourner la tête, ils n’en sont pas moins une information importante pour les fins gourmets que nous sommes. On les appelle les SIQO… pour Signes officiels liés à la qualité et l’origine. Les quelques lignes qui suivent vous permettront d’y voir plus clair.

Un peu d’histoire

C’est à un tout petit insecte que nous devons les notions de protection de la qualité des productions agricoles et de terroir. Au début du XXe siècle, le monde du vin souffre : phylloxera, baisse de qualité, tromperies et fraudes règnent sur la vigne. C’est à ce moment-là que l’idée de protéger les productions vinicoles germe. Dès 1935, le concept prend forme avec la naissance de l’Appellation d’origine contrôlée, l’AOC, et de l’organisme chargé de la protection et des contrôles : l’INAO. Avec le temps, le concept s’est élargi aux produits laitiers et d’autres produits.

Et oui, c’est finalement le Daktulosphaira vitifoliae, minuscule puceron ravageur et responsable du phylloxera, qui est à l’origine du système de défense de la qualité et de l’origine en France.

Vignes
Vignes

Alors AOP ou AOC ?

Et bien les deux mon capitaine ! Quel que soit le type de produit, ce dernier doit répondre à des critères précis pour mériter le fameux macaron. Pour prétendre à une appellation d’origine, un produit doit impérativement être authentique, typique d’une région, d’un terroir, d’un savoir-faire et avoir déjà une réelle notoriété. Deux grandes catégories de productions peuvent bénéficier de la fameuse protection : les produits agroalimentaires et les boissons alcoolisées. Fromages et produits laitiers, fruits et légumes, vins, olives et huiles d'olives, produits de la mer, viandes et charcuteries, et divers (miel, farine…), peuvent aujourd’hui arborer fièrement les couleurs d’une appellation.

L’Appellation d’origine protégée (AOP) reconnaît un savoir-faire spécifique sur une même aire géographique. L’AOP est reconnue dans toute l’Union européenne.

L’Appellation d’origine contrôlée (AOC), est quant à elle une étape pour obtenir l’AOP. Elle concerne des produits répondant bien aux critères de l’AOP mais ne les protège que sur le territoire français.

En France, nous avons un large choix puisqu’il existe plus de 360 AOP/AOC viticoles et plus de 100 appellations agroalimentaires.

Mais pas que…

Même si elles sont les plus répandues, d’AOP ou d’AOC il n’est pas seulement question. Le Label rouge et l’Indication géographique protégée (IGP) font aussi partie du panel régi par l’INAO.

Le fameux Label rouge nous garantit la qualité supérieure d’une denrée alimentaire par rapport au même type de produit habituellement commercialisé. La qualité ici ne dépend pas d’une aire géographique en particulier.

Et, petite dernière-née des SIQO, l’IGP tisse un lien fort entre le produit et son aire de production. Une étape au moins parmi la production, la transformation ou l’élaboration de ce produit doit être réalisée dans cette aire géographique délimitée.

Pour ne plus vous perdre dans les méandres de l’origine et de la qualité des produits que vous achetez, n’hésitez pas à visiter les sites Internet des Organismes de Défense et de Gestion des appellations (ODG) créées entre les producteurs labellisés.

Alors pour mon bœuf bourguignon, je ne me prends pas la tête : AOP, AOC, IGP ou Label rouge, je sais que je ne vais pas me tromper. Quel qu’il soit, un SIQO et j’y go !

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