On n’est pas m’halles !

On n’est pas m’halles !

07/06/2024 10:00
Emilie Fiton Chavalle
Les bons plans d'Heustach

Il est beau mon poisson ! Goûtez à mon Comté ! Elles vous plaisent mes poires ? Le tout dans une joyeuse ambiance de dimanche matin, entre effluves de poulet rôti et d’étals de fromage. Ça vous parle ? Nous voici au cœur des halles, peu importe la ville, elles ont toutes en commun ce petit air de printemps, de partage de la qualité et de rencontres. Car admettons-le, il est bien plus agréable de faire ses courses au marché couvert plutôt qu’au supermarché !

Une histoire de confort

Cœur battant des villes, « Ventre de Paris », institution, les mots ne manquent pas pour qualifier cet espace historique et vivant consacré aux échanges commerciaux. Ces lieux emblématiques où les saveurs, les odeurs et les rencontres s’entremêlent, témoignent encore aujourd’hui de l'histoire et de la culture d'une ville.

Depuis l'Antiquité les marchés en plein air sont, en ville ou au cœur des villages, des lieux de rassemblement essentiels et chaleureux. Avec le temps, histoire de garantir un peu plus de confort par temps de pluie ou de vent, sont apparues les halles couvertes. C’est au Moyen Âge qu’elles ont commencé à prendre forme partout en Europe. On les trouve dès le XIIe siècle à Paris, Londres ou Bruges.

Un marché couvert typique de la Normandie
Un marché couvert typique de la Normandie

Là où convivialité rime avec qualité

Les halles deviennent alors l’institution incontournable. C’est là, dans la plus joyeuse des ambiances, que se croisent producteurs, commerçants et consommateurs. C’est là que les couleurs des fruits et légumes se confondent aux fumets gourmands de l’étal du boulanger. C’est là que les générations et les cultures se confondent.

Mais avec l'évolution des modes de consommation et l'urbanisation croissante, de nombreuses halles historiques ont été délaissées au profit de supermarchés et de centres commerciaux. Beaucoup ont été démolies ou réaménagées pour s'adapter aux besoins contemporains. Certaines ont résisté et sont préservées, témoignant de l'histoire et de la culture locales.

Les halles sont tendances !

Aujourd'hui, de nombreuses villes retrouvent la valeur des halles en tant que lieux de rencontre, de découverte culinaire et de préservation du patrimoine. Des entreprises même se spécialisent dans la relance des halles. Par exemple Mâcon, la plus méridionale des villes de Bourgogne, rouvrira bientôt ses halles avec le soutien de la société Place-ô-Marché, la bien nommée PÔM ! Gageons qu’avec ce projet, le cœur de la ville battra à nouveau au rythme des produits frais et de saison. On aura alors plaisir à y revenir, à sentir et toucher les produits. On aimera à nouveau papoter avec le boucher devant ses carcasses ou le maraicher derrières ses oignons.

Halles d'Antibes
Halles d'Antibes

Pour ne rien gâcher, tout est sur place. Inutile de faire des kilomètres pour trouver tout ce dont on a besoin pour le poulet rôti de dimanche midi… On réduit l’empreinte carbone des courses.

Dans certaines villes, les halles sont même de véritables incubateurs pour les restaurateurs en herbe qui souhaitent tester leurs produits et leurs plats au contact direct de leurs clients. Elles deviennent des lieux touristiques où on aime prendre le pouls d’une ville que l’on découvre. Là où la ville se vit, se ressent et s’expérimente.

Petits joyaux urbains, les halles incarnent aujourd’hui l'âme et l'histoire de nos villes. En préservant ces lieux de convivialité, de commerce et de culture, un héritage précieux se perpétue. Les halles continuent d'évoluer et de s'adapter aux besoins changeants de nos sociétés, mais leur âme reste la même, celle d’un carrefour de vie et de chaleur au cœur de la cité. Finalement, les halles c’est tout l’esprit d’Heustach qu’on y retrouve ! Du bon, du beau et de la chaleur humaine.

Cet article traite aussi les sujets suivants :
🥗
Maraîcher
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Poissonnerie

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