Au summum de la comfort food, rien de tel que la chaleur et le fondant d’un Reblochon coulant entre des pommes de terre dorées et des lardons délicieux. Avec l’arrivée du froid, nos papilles sont irrésistiblement attirées par les saveurs et les sensations d’une bonne tartiflette entre potes au coin du feu.
Au XIIIe siècle, les propriétaires des alpages taxaient les éleveurs en fonction de la quantité de lait produite chaque jour. Pour payer moins cher, les fermiers ont mis au point un brillant stratagème : ils ne trayaient pas complètement les vaches au moment du contrôle. Une fois le contrôleur parti, ils procédaient à une seconde traite, produisant un lait, plus riche et savoureux, utilisé pour le fameux fromage 🧀. D’ailleurs, traire deux fois se dit reblocher, vous l’auriez peut-être deviné.
Le clou de la tartiflette est donc, vous en conviendrez, le Reblochon… avec une majuscule. Heustach vous en parle ici ce qui donne ses lettres de noblesse au fromage c’est le respect des critères de l’AOP détenue depuis 1958, rien que ça ! Un Reblochon, ce sont 4 litres de lait cru produits par seulement trois races de vaches autorisées : Abondance, Montbéliarde et Tarine, nourries d’herbe et de foins. Elles doivent pâturer au minimum 150 jours par an.
Pour vous assurer que vous êtes bien en présence d’un bon Reblochon, vérifiez quelques points : il doit mesurer de 13 à 14 cm de diamètre, 3,5 cm d’épaisseur, et peser 450 à 550 g. Il existe aussi en petit modèle de 9 cm de diamètre, pas plus, pas moins.
La patate 🥔, évidemment. Et savez-vous comment se dit pomme de terre en patois savoyard ? Tartiflé bien sûr.
Malgré ce que nous aimons penser, la tartiflette régressive et si chaleureuse que nous connaissons n’est en réalité pas une recette ancestrale, transmise secrètement de génération en génération chez les Savoyards… elle date seulement des années 1980. Elle est le fruit d’une campagne de séduction des gourmands par le Syndicat Interprofessionnel du Reblochon pour relancer les ventes. Et on les remercie !
Soyez rassurés, ce plat trouve bien ses racines dans une recette traditionnelle appelée pela. Ce gratin de pommes de terre, oignons et fromage était réalisé dans une poêle à long manche en bois, la pela…d’où il tire son nom. Elle incarne à la perfection le mariage entre des ingrédients simples et l'ambiance chaleureuse des chalets alpins.
Bien sûr, il existe plusieurs écoles : avec ou sans oignon ? avec ou sans crème fraiche ? Heustach n’a qu’une suggestion : tentez les deux et adoptez votre recette préférée !